Louis Ferdinand Céline - Rigodon




Louis Ferdinand Céline - Rigodon

Il y a ce rythme... cette densité ... cette redondance... une profonde noirceur... les nombreuses digressions et ces fameux ...
Céline c'est un style à part qui nous happe comme un vortex, comme parfois un mauvais moment à passer, un fouillis d'actions où émerges des réflexions sombres et nihilistes. Il ne se passe pas grand chose au fond, comme un disque avec des rayures qui reprendrait le début de la chanson après s'être égaré. L'auteur interpelle souvent le lecteur pour ne pas le perdre et se répète, on a l'impression de s'engluer dans l'action qui n'avance pas mais on sourit un peu à l'évocation de ces hors sujets. Céline adore se plaindre de ses contemporains, de ses persécuteurs et exprime une profonde haine de l'humanité. Le mélange de tout cela donne un art de rendre tout cela incroyablement vivant,  trébuchant, comme un noyade dont on essaie de survivre.



 

Bret Easton Ellis - Zombies

 




 Bret Easton Ellis - Zombies

Pour continuer dans l'exploration de cet auteur américain, Zombies tient ses promesses. Ce quatrième ouvrage sorti en 1994 est recueil de nouvelles où il est encore question de cette génération dorée de la côte ouest américaine, plus précisément L.A.
D'une histoire à l'autre on reste dans la vacuité de l'existence où les journées se suivent et se ressemblent. On essaie de les faire passer plus vite voire de les oublier avec des amourettes, du Valium, de la coke et autres tranquillisants. Le ton détaché met en exergue la profonde tristesse qui gît au fond de cette petite bourgeoisie. A force de baigner dans le luxe et la facilité  on finit forcément par s'ennuyer. Les scènes et descriptions sont toujours très cinématographiques et c'est heureux puisqu'on baigne bien souvent dans ce monde des acteurs, producteurs du showbizz.


Lemmy Kilmister - La fièvre de la ligne blanche




Lemmy Kilmister - La fièvre de la ligne blanche (Edition actualisée en 2017)

Cela faisait quelques années que je cherchais cet ouvrage des éditions Camion Blanc paru d'abord en 2002, et j'ai finalement mis la main dessus avant le grand déménagement de la bibliothèque.  Sans être un ultra fan de Motörhead, j'ai toujours considéré Lemmy comme une légende et la lecture de cette autobiographie m'a conforté dans cette idée. Sa carrière fut incroyablement longue et sa discographie plus que fournie, jamais avare de collaborations en tout genre.
 Il a commencé comme guitariste dans le groupe The Rocking Vicars et a sorti quelques 7" au milieu des années 60 avant de rejoindre brièvement le projet de rock psychédélique Sam Gopal. Colocataire du bassiste de Jimi Hendrix, il en sera le roadie durant quelques temps. De 1971 à 1975 il fera partie du groupe psyché Hawkwind avec lesquels il enregistre plusieurs albums et commence sa vie à 200 à l'heure. Les anecdotes se succèdent jusqu'à son éviction du groupe où il lancera directement après SON groupe: Motörhead en 1975. Il fera aussi un bref passage dans The Damned. Les 40 ans de carrière de cette locomotive traverseront le millénaire avec plus d'une vingtaine d'albums studio sans compter les lives et autres featurings. Ian Fraiser Kimister aura été le seul membre permanent du trio qui s'est mué en quatuor lors de plusieurs périodes. Les plus de 400 pages de ce livre passionnant me fileront entre les doigts en quelques jours, l'occasion de se replonger avec plus d'attention dans cette œuvre musicale monumentale.

J'ai eu l'occasion de les apprécier une seule fois en 2011 à Forest National et je ne savais pas qu'il avait à cette période lancé un side project rock n' roll pour le plaisir nommé The Head Cat avec notamment Slim Jim Phantom des Stray Cats.
"Mais l'on ne peut jouer au poker à la table de la grande faucheuse que jusqu'au moment où elle demande à voir votre jeu", à partir de 2013,  son mode de vie effréné rempli de drogue et d'alcool a fini par sérieusement le faire vaciller. Cette énigme pour la science a rendu son dernier souffle à la fin de l'année 2015 quelques jours à peine après son 70ème anniversaire. 


 

Fiodor Dostoïevski - Le Double




Fiodor Dostoïevski - Le Double

Après avoir abordé ce pilier de la littérature russe par "Les Pauvres gens"  qui est un roman épistolaire, je me suis attaqué au deuxième roman de l'auteur russe paru en 1846.
On y découvre les tribulations de Jacob Pétrovitch Goliadkine, "notre héros" qui est en proie à un profond délire paranoïaque tirant sur la schizophrénie. Tout au long du roman, on est plongé dans le malaise profond de ce fonctionnaire qui voit tout à coup débouler dans sa vie un sosie qui peu à peu prend sa place au prix de multiples affronts et humiliations. Personne dans son entourage ne semble comprendre ce qui se passe, ni même remarquer qu'une copie de lui même le remplace dans son travail...
Sa conduite erratique et irritante nous fait quelque peu tourner en bourrique, il ne cesse de changer d'avis, de voir une conspiration partout où ses pas le mène, il sombre d'heures en heures dans la plus profonde folie.