John Steinbeck - Des souris et des hommes



John Steinbeck - Des souris et des hommes

Histoire courte mais poignante, ce roman nous plonge dans les espoirs du rêve américain des années 30. On ne peut s'empêcher d'être attendri par les personnages qui connaitront un dénouement tragique tout au long d'une tension croissante. Il s'agit presque d'une pièce de théâtre en 5 actes qui dresse le portrait de saisonniers américains qui aspirent à leur petit lopin de terre.
Cela me donne envie de découvrir d'autres œuvres de ce romancier mythique de la littérature américaine. 


 

Rabelais - Les cinq livres

 



Rabelais - Les cinq livres

"C'est rabelaisien".  Qui n'a pas déjà lu cette expression?
A force d'être intrigué, j'ai voulu connaître l'origine de cet adjectif qui signifie gaulois, grivois, truculent... Et j'ai tenté de lire François Rabelais.
Considéré comme un précurseur du roman moderne, il publie d'abord Pantagruel en 1532 (librement inspiré voire parodié de deux humanistes italiens) puis Gargantua en 1534. Cela a donné naissance aux adjectifs pantagruélique et gargantuesque. De nombreuses versions ont existées en vieux français amélioré pour rendre plus facile la compréhension. Mais cela reste quand même difficile avec ces tournures et vocabulaire éculés. Il y'a souvent de nombreuses notes en bas de page qui fournissent des explications (parfois plus longues que l'histoire en elle même). Il ya souvent de longues énumérations loufoques  qui ne sont pas sans rappeler San Antonio..
 Après avoir ramé un peu j'avoue, avec cette prose venue tout droit des débuts des temps modernes,  j'ai eu la surprise de trouver une version entièrement "traduite" en français moderne, un recueil de quasi 1000 pages paru en 2019: Rabelais,  les cinq livres par Claude Pinganaud.

Pantagruel et Gargantua tiennent à la fois du conte parodique et chevaleresque moyenâgeux avec une bonne touche de paillardise ,de goinfrerie et d'ode au bien boire.
Comme le suggère l'auteur "il ne faut point s'arrêter au sens littéral mais d'interpréter le texte au-delà de son apparence frivole, et de chercher la « substantifique moelle » de ses écrits ".
Derrière ces histoires de géants se cache une critique de son époque, de l'impérialisme de Charles Quint, des pseudos savants de la Sorbonne, de la vie monastique. Ce sont pour moi les deux livres qui méritent vraiment le détour.

Dès Le Tiers Livre (1546), on oublie un peu les géants et bien que Pantagruel soit toujours au centre de l'histoire, Panurge y prend une place conséquente. Cet ami de Pantagruel explique avec une belle mauvaise fois les avantages et inconvénients de l'endettement. Le reste du livre sera une longue quête de contradictions de ce dernier pour savoir s'il doit ou non se marier. Pour motiver sa décision, il va demander conseil à un sage, un savant, un fou.. Le récit un peu déstructuré va terminer sur une éloge du Pantagruélion (sorte de mix entre chanvre et lin) et ce qui va amorcer le Quart Livre: un voyage en mer mystérieux.

Le Quart Livre (1548) relate les péripéties de Pantagruel, Panurge et son équipe en mer. Ils vont poser l'ancre sur diverses îles où vivent des peuples aux mœurs étranges. Il s'agit souvent d'une satire des moines et leur vie stricte, des guerres des religions avec toujours ce rapport à la nourriture et la boisson.
Une tempête et la rencontre d'un cachalot va mettre à rude épreuve les nerfs de l'équipage.
 Les nombreuses références relatives à la mythologie grecque et romaine et la bible rendent la compréhension difficile voire indigeste
Après une trame décousue, le livre se termine sur Panurge, le poltron qui se conchie.

L'isle sonnante / Cinquième livre (1564) parut de manière posthume dont il existe plusieurs versions, sonne le glas de l'épopée de Pantagruel et Panurge. Il s'agit d'une suite de plus en plus ésotérique du voyage et de la quête quasi alchimique de la dive bouteille.

La "Pantagruéline pronostication " paru en 1533 après Pantagruel puis remanié,  termine de manière plus légère ce gros recueil sous forme d'un almanach perpétuel, moqueur à l'égard des superstitions.

Rabelais fut condamné pour hérésie, ses romans censurés mais s'en sors grâce à un privilège royal de François Ier. Critique envers les ordres monastiques, et malgré une pensée qui pourrait se rapprocher de la réforme protestante, il s'attire les foudres de Calvin. Médecin, humaniste, il est considéré comme libre penseur et partisan d'une fois évangélique avec une très grande érudition.
Son style erratique est rempli de calembours et autres figures de style, de verve, d'allégories et mots régionaux.


San-Antonio - En peignant la girafe

 



San-Antonio - En peignant la girafe (1963)

San-Antonio est un véritable monument de la littérature française du XXeme siècle. Etalée entre 1949 et 2001, la collection ne compte pas moins de 175 volumes ainsi que plusieurs hors séries.
Derrière ce pseudonyme, se cache la plume de Frédéric Dard, un des auteurs français les plus prolifiques. Outre les SA, il a sorti des romans au style différent sous divers noms et le sien ainsi que des pièces de théâtre, adaptations cinématographiques.
Depuis que j'ai découvert ses  chefs-d'œuvre il y a environ 15 ans, je me délecte de ses pitreries et nombreux calembours. Un des rares écrits qui me fait rire à gorge déployée. Ce n'est pas tant pour l'histoire en elle-même qui peut se résumer à des enquêtes policières mais plus pour la façon dont c'est narré. Dans cet épisode ci, il est question de trafic de drogue et de meurtres, de vol de toiles avec comme décors un cirque...

Néologismes, jeux de mots, comparaisons farfelues, personnages loufoques et style incroyablement moderne pour son époque sont les ingrédients magiques de ses succès. Le stéréotype du commissaire San-Antonio qui est l'homme beau, tombeur, intelligent est contrebalancé par l'inspecteur principal Bérurier répugnant au langage fleuri.
Je me suis donné pour objectif de lire et posséder l'intégrale, mais j'alterne avec d'autres livres. Bouquiner un San Antonio, c'est un peu comme dévorer une sucrerie ou un paquet de chips entre deux repas. 


Mathilde Alet - Sexy Summer

 




Mathilde Alet - Sexy Summer

Chaque fois que je vais à la bibliothèque, je loue au hasard un livre sur le présentoir "auteurs belges". C'est pourquoi j'ai lu ce roman.
A 14 ans, Juliette déménage de Bruxelles pour aller vivre dans un coin perdu loin des ondes dont elle souffre. Sous couvert de cette nouvelle maladie, l'histoire s'avère être simplement les balbutiements de cette adolescente dans le monde des grands. Histoire d'amour, souffrance, bandes de campagne et leurs comportements hiérarchiques odieux, ragots de clochers sont tous les marqueurs de ce récit qui j'avoue m'a pas vraiment transcendé.


Gustave Roud - Air de solitude et autres récits

 




Gustave Roud - Air de solitude et autres récits

Cette deuxième tentative d'aborder la poésie fut bien plus heureuse. Au départ je cherchais "Petit traité de la marche en plaine" suggéré par David Le Breton mais je me suis rabattu sur cet ouvrage disponible.
Il s'agit d'un recueil de textes publiés entre 1927 et 1967 la plupart du temps de prose poétique.
Ce poète et photographe suisse roman nous chante la vie pastorale et les travaux de la ferme. Il est presque obsédé par les moissons et nous décrit les différents  visages de la nature au fil des saisons.
On hume les grains qui s'accumulent dans les granges et le fumier. Ces lignes remplies de mélancolie tentent de nous faire entrer en contact avec le monde des morts par les chants des oiseaux.