Guy de Maupassant - Une vie

 



Guy de Maupassant - Une vie

Je nourrissais une certaine méfiance à l'égard des grands noms de la littérature française, les soupçonnant d'être trop pompant et pompeux. C'était bien idiot de ma part, traumatisé sans doute par l'obligation scolaire passée et bien qu'il y ait du bon et du moins bon sans doute (tout est une question de gouts), je suis heureux d'avoir découvert Maupassant. La critique disant de lui que son œuvre était pleine de pessimisme et de réalisme, je me suis tourné vers cet auteur un peu grâce à Lolo et n'ai pas été déçu. J'ai voulu commencer par son premier roman: Une Vie.
Sa maitrise stylistique est précise à couper au couteau. Chaque phrase est là où elle doit être et il ne s'embarrasse pas de termes savants.
Dans une ambiance bourgeoise qui se mêle aux paysans, le livre raconte la vie de Jeanne pleine d'espoirs sur l'amour et sa vie à venir. Rapidement son innocence va connaître bien des désillusions sur la nature humaine.  Joie et tristesse alternent au milieu d'un monde régi par la bienséance de la religion de la moitié des année 1800.
Une sorte de descente aux enfers mélancolique faite de trahisons et du surendettement.
Dans son édition folioplus on y met en parallèle une toile de Gustave Courbet, une analyse et quelques textes en rapport avec le récit et l'époque.


Yuval Noah Harari - Homo Deus: Une brève histoire de l'avenir



Yuval Noah Harari - Homo Deus: Une brève histoire de l'avenir

Faisant suite à "Sapiens: Une brève histoire de l'humanité", cet excellent essai était dans ma bibliothèque depuis quelques mois. Je l'ai acheté les yeux fermés après avoir dévoré Sapiens.
Ces ouvrages sont difficiles à résumer tant ils abordent de nombreuses questions.

Avec Sapiens, cet historien-professeur israélien tente d'expliquer l'évolution de la vie sur Terre et de l'émergence de celui qui allait devenir le maître du monde. Son surdéveloppement et sa domination sur les autres espèces sont certainement dus à sa capacité à coopérer et à croire à des fictions collectives comme les dieux, les nations et l'argent. Il y décrit comment ce singe est passé de chasseur cueilleur à sédentaire avec la création de villages, villes, empires... Tout cela au mépris des autres animaux victimes de ses holocaustes mais aussi de ses semblables.
Au fil des révolutions cognitive, agricole, scientifique, l'invention de la monnaie va définitivement faire glisser l'humanité vers une nouvelle religion: le capitalisme.

Son deuxième ouvrage Homo Deus aborde l'avenir du plus grand parasite terrestre. Après un retour sur les débuts de l'anthropocène, on entre en pleine réflexion sur le dualisme des religions et des sciences. La conscience distinguerait l'homme des autres être vivants? La preuve n'est pas si évidente... Après avoir cru pendant des siècles que le monde était régi par dieu, l'arrivée de l'Humanisme va conforter l'humain dans sa souveraineté. Il y différencie le libéralisme, le socialisme et le fascisme. Actuellement l'ultra libéralisme domine le monde, la technologie va trop vite à tel point que la quête du bonheur individuel si importante il ya encore quelques décennies, est en train devenir accessoire. On cherche sans arrêt à améliorer le corps et l'esprit, les ordinateurs dépassent sur ces points l'homme. Nous sommes de plus en plus interconnectés et la machine nous connaît mieux que nous mêmes. Internet permet un échange d'informations instantanés .L'humain est en passe devenir inutile puisque l'intelligence artificielle se fout des sentiments. Les états sont dépassés par la rapidité de l'évolution technologique, seules quelques élites pourront devenir immortelles et se passer d'une main d'œuvre devenu obsolète.
Je vous conseille fortement la lecture des ces deux pépites avec pourquoi pas son troisième" 21 leçons pour le XXIème siècle" qui s'intéresse en 21 points aux grands défis contemporains... 


 

Henry David Thoreau - Les forêts du Maine et autres récits de voyages

 



Henry David Thoreau - Les forêts du Maine et autres récits de voyages

Pionnier du Nature Writing, Henry David Thoreau est avant tout un philosophe naturaliste et poète américain du XIXeme siècle. J'ai découvert son œuvre par le classique "Walden ou la vie dans les bois" qui raconte son expérience de retrait de la civilisation  au milieu de la nature en solitaire. Sur fond de guerre de Sécession , il revendique un certain ascétisme. C'est aussi une critique de la société américaine colonialiste et une réflexion sur l'économie. Il est parmi les premiers écologistes et entretient un rapport transcendantal à la Nature et considère le christianisme comme superstition.
Il dénonce, il y'a 150 ans déjà, les ravages à venir du tourisme de masse et la destruction de la biodiversité. J'ai ensuite lu "La  Désobéissance civile", pamphlet anti esclavagiste et qui prône la désertion et qui influencera des gens comme Martin Luther King et Gandhi. Il appelle à boycotter l'impôt et à une une résistance passive et non violente.
"Teintes d'automne" est un essai encore qui décrit de manière contemplative les arbres et toute une atmosphère à la veille de l'hiver.
Dans le recueil cité en titre " Les forêts du Maine", il relate une expédition dans le nord est américain encore vierge de déforestation et de cartographie où il va tenter l'ascension du Mont Kataddin et décrit le mode de vie des pionniers et des indiens. Une fois encore on sent l'influence du naturaliste.
Suit  une autre plus court récit "Une excursion à Wachusett" où une fois de plus,  il chante la beauté de la nature et la compare à la vie humaine.
Pour finir "La succession des arbres en foret"  est un discours qu'il a prononcé le 20 septembre 1860 lors d'une foire agricole où il explique de manière empirique suite à se travaux d'arpenteur, la prolifération de la foret. Hélas, il avertit aussi son audience des dangers de la disparition des arbres de la mécanisation de la société.
Il faut prendre le Thoreau par les cornes et continuer à découvrir cet auteur  ! 


Hedwige Jeanmart - Les oiseaux sans tête

 



Hedwige Jeanmart - Les oiseaux sans tête

Attiré par le titre de cette auteure belge je me suis laissé prendre par ce roman bien ficelée avec pas mal de personnages sans vraiment saisir le sens du titre dans l'histoire.
J'ai d'abord cru à une histoire d'amour banale entre Blanche et Daniel, mais il n'en est rien. C'est le parcours de ce jeune homme multirécidiviste qui tente désespérément de s'intégrer dans la société qui y est raconté. Le procès d'un crime de jeunesse y est largement développé ainsi que la vie d'enfermement que le meurtrier à connu tout au long son existence. 


Sylvain Tesson - Eloge de l'énergie vagabonde

 



Sylvain Tesson - Eloge de l'énergie vagabonde

Première approche de cet écrivain voyageur qui figurait dans mes projets de lecture. Conseillé par plusieurs personnes, je n'ai pas été déçu et signe volontiers pour continuer la découverte de ses autres ouvrages. Entre autres adepte de récit de voyages et de nature writing, j'ai été séduit par cet essai incisif qui épingle la problématique de l'énergie sur la planète.
Contrairement à ce que le titre pourrait laisser penser, on est loin des délires ésotériques.
Parti en avion (!) avec son vélo en soute, Sylvain Tesson va nous raconter son périple d'à peu près 3000 km entre Noukous en Ouzbékistan jusqu'à Ceyhan en Turquie. Propulsé à la force de ses jambes sous une chaleur de plomb avec une traversée de la Caspienne en bateau, il va suivre les pulsations des oléoducs qui pompent inlassablement jusqu'à la moelle le sang noir de la Terre. Le pétrole qui régit l'économie mondiale est remis en question et nous fait nous interroger sur notre mode de vie occidental qui fera s'écrouler tôt ou tard la stabilité du monde. La masse populeuse de la Chine, l'Inde et la Russie ont enfin à portée de main la chimère du luxe inépuisable. Pourquoi s'en priverait-elle ? Alors que nous avons presque grignoté allègrement le gâteau pendant des décennies?
Il en profite pour dénoncer le sexisme du monde islamique obnubilé par sa libido à tel point que les femmes doivent cacher leur corps à tout prix. C'est le tribut à payer pour satisfaire ces messieurs qui ont trouvé dans la religion une main d'œuvre corvéable à merci. Sylvain Tesson remet les pendules à l'heure concernant le "développement durable" qui n'est qu'un cataplasme sur une jambe de bois avec une nuance tout de même pour la "décroissance". C'est sur on va droit dans le mur le sourire béant aux lèvres.


Christophe Verselle - Ni dieux ni maître



Christophe Verselle - Ni dieux ni maître (anthologie)

Voici un beau recueil de textes qui réchauffe les idées! Morceaux choisis de verve anarchiste avec des auteurs pas forcément anars à la base. On pars de Diogène en passant par la Boétie, Rousseau, Diderot, Sade, Goethe, Zola et Nietzche. Et puis bien sur Proudhon, Bakounine, Reclus et Stirner et d'autres que je ne connaissais pas. Moins de cent pages donc vite lu, ça redonne du cœur à la révolte quand on a un petit coup de mou.