Bret Easton Ellis - American Psycho




Bret Easton Ellis - American Psycho

Avec Bret Easton Ellis on célèbre en grandes pompes la Vanité, le vide abyssal de l'existence. Si vous cherchez des descriptions de paysages ou la beauté de la nature passez votre chemin. On est plutôt dans des ambiances, des dialogues avec cette approche béhavioriste. Tout est décrit de manière presque cinématographique, d'ailleurs ce n'est pas pour rien que la plupart de ses romans ont été adaptés en film.
Voulant faire les choses dans l'ordre, j'ai commencé par son premier roman paru en 1985 "Moins que zéro" qui raconte les vacances de Clay dans sa ville natale de la West Coast américaine où il va passer tout son temps à faire la fête, se défoncer et même se prostituer pour se payer sa dope. Le récit est entrecoupé de flash backs et d'introspection et plonge de plus en plus dans le glauque.
Je me suis attaqué plus tard à " Les lois de l'attraction" (1987) où l'on reste encore dans la classe moyenne supérieure américaine ou le désœuvrement est une fois de plus omniprésent. Quelque peu perturbé par le changement incessant des points de vue narratifs, on reste dans des histoires d'étudiants dont les seuls intérêts sont la défonce, la drague et le cul. On est dans un embrouillamini de relations qui ne cessent de changer entre les protagonistes. On entre dans ce flot de superficialité au milieu d'une phrase pour terminer le livre par une phrase inachevée.

Son troisième roman, le plus connu "American Psycho" (1991) a défrayé la chronique par son côté choquant, sans doute parce qu'il met en scène un golden boy de Wall Street obsédé par le paraître et les signes ostentatoires de richesse qui s'avère être un violeur-tueur. On assiste tout au long du livre à un inventaire de ce qui se fait de mieux en matière de fringues de luxe, de stéréos dernier cris, de lotions pour la peau et après rasage... au plus c'est cher au mieux c'est. Il ne se passe pas grand chose dans sa vie à part écumer les bars et restos les plus en vue de la ville entrecoupés de séances de musculation, massages, manucures.. On se demande parfois ce que viennent faire certains chapitres qui sont des critiques musicales de Genesis, Whitney Houston ...
Cela va grandement participer à planter le décors dans lequel baigne cet étalon du rêve américain. Le matérialisme poussé à son paroxysme efface toute trace d'humanité chez Patrick Bateman qui va se révéler au fil des pages de plus en plus dérangé, sadique. Ecrit comme un journal intime qui passe sans transition de scènes quotidiennes à des moments d'horreur en crescendo, on se rend compte que pour Bateman ce qui importe est sa petite satisfaction au mépris de tout dans une spirale de plus en plus insoutenable. Une curiosité morbide nous entraine à continuer le récit et nous plonge dans un trouble qui va s'installer au plus ce yuppie commence à perdre le contrôle de son effroyable existence, sans issue.


 

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