Georges Picard -
Merci aux ambitieux de s'occuper du monde à ma place
Au départ je cherchais "Le vagabond approximatif" puis j'ai été
interpellé par les titres amusants que l'auteur propose. Je me suis donc laissé
tenter un peu au hasard. J'ai été charmé par le style un peu nonchalant de cet
essai tout plein d'ironie sur le monde qui nous entoure.
Cet ouvrage est présenté comme une lettre que l'auteur adresse à un ami, en réponse
à sa dernière lettre reçue il y a quinze ans. On ressent une sorte de
mélancolie de leurs discussions enflammées baignées dans la philosophie et puis
les points de vue qui changent avec le temps. Cette espèce d'admiration du stoïcisme
bien difficile à mettre en œuvre se heurte aux difficultés du quotidien, à rester de marbre face aux nombreuses
injustices. Tout bon penseur de l'humain devrait rester un minimum en contact
avec les gens au lieu de s'enfermer en autarcie avec soi-même et prétendre avoir
compris l'autre. Georges Picard entretient régulièrement sa sociabilité dans
les cafés populaires quitte à débiter quelques banalités idiotes pour ne pas
trop ressentir la méfiance d'ordinaire dirigée vers les taciturnes.
Cet espèce de monologue part un peu dans tous les sens, on a l'impression que
ça pourrait continuer comme ça pendant des pages et des pages, mais l'écrivain
à su se contenir à 150 pages tout pile! Cette retenue donne un ouvrage vivant
qui descend tout seul.

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