Laurie Lee - Instants
de guerre (1937-1938)
Dernier volet de la trilogie autobiographique entamée avec
"Rosie ou le goût du cidre" et "Un beau matin d'été" qui
valent autant la peine tant le style est précis sans lourdeur avec un soupçon
de poésie. Laurie Lee est un romancier et poète anglais vraisemblablement
moyennement connu en francophonie.
Le premier ouvrage parle de son enfance tandis que "Un beau matin
d'été" raconte un voyage de jeunesse plein de candeur dans l'Espagne
profonde du début des années 30. Jeune insouciant, le violon sur l'épaule, il
va côtoyer la pauvreté quasi moyenâgeuse de cette Ibérie.
A peine quelques années plus tard, toujours aussi naïf mais le cœur en révolte,
il aura le souhait de rejoindre les Brigades Internationales pour apporter son
pavé à la lutte antifranquiste. Il pénètre donc dans le pays déchiré par le
guerre civile, prélude à la seconde guerre mondiale, en traversant les
Pyrénées. Il sera ensuite pris pour un espion pour le compte des fascistes et
soumis aux geôles les plus sordides. Heureusement il rejoindra quand même les
troupes en attente d'action. Sans trop comprendre ce qu'il fait là, il sera
bringuebalé dans un environnement de plus en plus hostile mais auquel il a
l'impression d'être témoin passif. Le patriotisme de certains mettra de coté
ces forces juvéniles venues de partout et la fougue s'éteindra peu à peu pour
laisser place au dégout.
Il quittera donc finalement le pays pour une dernière fois subir une méprise
quant à ses convictions avec comme seul souvenir le regard atterré débordant de
colère du seul homme qu'il aura occis.
Belle et triste chronique d'une guerre pleine d'absurdité, d'horreurs et de
contradictions que me rappelle "Hommage à la Catalogne" de Georges
Orwell. J'ai lu cet ouvrage il y a une quinzaine d'année et je me rappelle
surtout les guerre intestines entre communistes et anarchistes dont l'auteur
avait été témoin et qui renforcèrent ses convictions libertaires.

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