Omar Khayyâm - Les Robâïyât




Omar Khayyâm - Les Robâïyât

Je ne me rappelais même plus pourquoi ceci figurait dans ma liste de lecture, puis en relisant des articles concernant ce poète et savant persan du XIème siècle j'y ai noté que Fernando Pessoa en faisait l'éloge. C'est sans doute pour cette raison que je l'avais glissé dans les titres à lire.
Ces quatrains ont traversé les âges et les traductions se sont multipliées à tel point que d'aucuns affirment que ses propos ont été déformés. La république islamique d'Iran censure bien sur ce qu'elle considère comme fallacieux et contre la foi musulmane. Certains y on vu du mysticisme ésotérique...
Toujours est-il que dans cette très belle version que j'ai loué ornée de reproductions de peintures miniatures du musée de Téhéran, j'ai du mal à y voir autre chose qu'un permanent scepticisme et une critique acerbe des rites musulmans. L'hédonisme y est fortement présent à tel point que les éloges sur le vin et sa consommation permanente y sont redondantes. Il vaut mieux la jouissance terrestre ici et maintenant au lieu d'un hypothétique paradis. Il éprouve une véritable obsession pour qu'on fasse de ses restes une fois mort, un artefact utile à la consommation du sang de la terre.
Il existe plusieurs versions mais dans celle ci ce ne sont pas moins de 464 quatrains qui y sont rapporté.  C'était chouette de se plonger dans de libres pensées qui ont un peu plus de mille ans et que j'ai trouvé pour certaines drôles, philosophiques ou empreintes d'un certain nihilisme désabusé.


 

Kathleen Dean Moore - Petit traité de philosophie naturelle




Kathleen Dean Moore - Petit traité de philosophie naturelle

J'ai pioché les yeux fermés dans les ouvrages disponibles à la bibliothèque de la superbe collection Gallmeister et je n'ai pas été déçu.
Cette professeur de philosophie nous distille plusieurs textes courts sur la nature avec toutes sortes de renvois à sa vie personnelle. Adepte de camping sauvage dans l'Ouest américain et d'émerveillement sur les phénomènes naturels, elle fait preuve d'une grande sensibilité avec ses réflexions sur les souvenirs, son quotidien, sa famille... Tantôt triste tantôt les yeux qui pétillent, elle fait preuve d'une grande connaissance sur la faune et la flore. Les pages filent entre les doigts et amènent une grande sensation de fraicheur.
En tous cas le titre résume bien ce livre paru en 1999! 


 

Alain Quella-Villéger - René Caillé l'Africain




Alain Quella-Villéger - René Caillé l'Africain

Je me suis laissé envouter par l'histoire de René Caillé cet explorateur français du début du XIVème siècle qui fut le premier occidental à revenir vivant de la cité mystérieuse de Tombouctou.
Etant plus ou moins tombé dans l'oubli, il est difficile de trouver ses écrits propres. D'ailleurs je suis toujours surpris qu'en bibliothèque, on trouve plus facilement (ou uniquement) des ouvrages qui parlent d'un auteur que ceux de l'auteur lui même.
Croyant louer "Journal d'un voyage à Temboctou et Jenné (...)"  j'ai bien du me rabattre sur cette biographie où il n'y que quelques citations de Caillé.
Mais il faut bien avouer que cet ouvrage est fortement documenté et précis (peut-être même trop pour le simple curieux que j'étais). Ces nombreux détails historiques m'ont peut-être lassé et cassé le rythme du récit mais sont sérieux et pointilleux. L'auteur tente de rétablir la vérité et séparer le bon grain de l'ivraie des nombreux textes qui ont été réécrits sur cette épopée centrafricaine.
Romans, fabulations et puis hommages posthumes se sont multipliés, reléguant parfois le vrai au placard. En effet depuis son décès en 1838, nombreuses ont été les instrumentalisations qui ont déformé ses desseins de simple explorateur. On a tenté de la porter aux nues du colonialisme français alors qu'il semblerait que seule sa curiosité l'ait poussé au voyage. Il n'était ni botaniste ni géographe, ce qui ne l' a pas empêché de rapporter plusieurs observations.
Sur fond de tensions entre Anglais et Français en 1816, sa première virée fait partie de la flottille dont un bateau entrera dans l'histoire avec le fameux naufrage de la Méduse.
Après plusieurs pérégrinations et problèmes de visa, il retourne en France. Plus déterminé que jamais, il repart pour le Sénégal en 1824, malgré sa peau un peu trop blanche qui va peu à peu se tanner par le soleil, il va se créer un personnage sous les traits d'un musulman en pèlerinage vers la Mecque. Il va donc apprendre l'arabe et se plonger dans la Coran histoire de passer un maximum inaperçu. Il va subir les humiliations, la faim et la soif, le scorbut tout au long de son périple pédestre tout en maintenant le cap de son but ultime: Tombouctou. Se joignant à diverses caravanes, puis remontant le Niger, il sera finalement fort déçu de cette ville déplorant tant de fantasmes réduits en cendres. Il ramènera quand même une première esquisse de l'architecture locale. Le nom de Caillée est associé à "La perle du désert" mais son parcours continue en traversant le Sahara, l'Atlas et ce pendant en tout presque deux années. Il atteint Tanger puis rentre en France fortement affaibli.
Il reçoit une récompense de 10 000 francs de la Société de Géographie puis sera ballotté entre les célébrations mondaines de Paris. Las, il s'établit dans sa région natale de Charente Maritime et fonde une famille et publie son journal de voyage. Jusqu'à la fin de sa vie, son désir de repartir ne le quittera jamais sans pouvoir l'assouvir.



 

Gil Bartholeyns - Deux kilos deux




Gil Bartholeyns - Deux kilos deux

Présenté comme un western polaire moderne et poétique, ce premier roman de cet anthropologue belge m'a intrigué. J'avoue que je ne m'attendais pas à une telle verve contre l'industrie de la viande. Le quatrième de couverture ne laisse pas présager un sujet aussi grave et aussi présent. Il ne cesse de déconstruire ces hypocrisies dont font preuve les pseudos amoureux des animaux et qui en ingèrent. Quelques belles envolées ponctuent l'histoire qui au début m'a bien pris, comme si le lecteur se retrouvait piégé dans une intrigue et puis qu'on lui ouvrait les yeux sur les réalités des ravages de la consommation de viande et qu'il ne sait plus refermer le livre. J'ai toutefois un petit bémol sur la fin qui au final je trouve ne tourne pas à grand chose et qui tire un peu en longueur. Mais je dois dire qu'encore une fois je n'étais peut être pas dans le meilleur état d'esprit au moment de ma lecture pour bien apprécier et que j'ai trainé pour le finir.
 


 

Philippe Delerm - La première gorgée de bière




Philippe Delerm - La première gorgée de bière

Je ne sais même plus comment c'est arrivé dans ma liste de lecture, qu'importe, je crois que le titre m'a simplement attiré. Ce recueil paru en 1997 nous raconte en prose une certaine idée de la poésie du quotidien. Des situations que tout le monde vit ou a connues que l'auteur prend la peine de savourer. Il attire le lecteur sur des sensations qu'on éprouve mais sans jamais prendre le temps d'exprimer ou d'en jouir pleinement. Les textes sont très courts et ça part un peu dans tous les sens, on arrive vite au bout de cette petite centaine de page. J'ai un peu de mal à vraiment me plonger dans le livre car j'avais la tête ailleurs. Tant pis.


 

Fiodor Dostoïewski - Niétotchka Nezvanova




Fiodor Dostoïewski - Niétotchka Nezvanova

Troisième roman de cet illustre romancier russe écrit entre 1848 et 1849. Dans un style qu'on pourrait qualifier de  psychologique, il y décrit la vie d'une jeune fille au destin malheureux. Au plus loin qu'elle puisse se souvenir, elle raconte sa vie dans sa famille avec un père alcoolique et dispendieux qui est persuadé d'être le plus grand violoniste vivant mais qui trouve divers prétextes pour ne pas pratiquer son art. Dans une ambiance de misère, rongée par les tensions, la petite va s'amouracher de son beau père dans une sorte de complexe d'Oedipe. Le malheur va s'abattre sur elle et elle sera placée dans une famille d'accueil princière. Un sentiment d'impuissance et de rabaissement est palpable tout au long du roman. Elle deviendra amoureuse de sa sœur adoptive puis sera à nouveau brisée et replacée dans une autre famille. Là encore elle y connaitra quelques joies mais surtout des misères et s'y découvrira un talent pour le chant. Un mystère plane dans son dernier foyer à l'aube de l'âge adulte qui sera percé de manière théâtrale à la fin. Fin d'ailleurs abrupte puisque le roman est inachevé.


 

Olivier Bleys - Le jardinier d'Assise




Olivier Bleys - Le jardinier d'Assise

Cela faisait un bout de temps que je n'avait pas lu un roman d'Olivier Bleys. Celui ci est sorti en 2005. Comme souvent il arrive à nous faire plonger dans une époque, une ambiance avec le style qui va avec. Ici on est au Moyen Age au temps des croisades et il nous emmène dans la vie de François d'Assise librement romancée et vue par un jeune fidèle. Fort d'une petite centaine de pages, c'est un conte bien ficelé qui oscille  entre la fables de La Fontaine, Charles Perrault ou encore les Frères Grimm. Avec une morale chrétienne fort en adéquation avec le thème. Je m'attendais à une chute différente mais qu'importe.