Alain Quella-Villéger - René Caillé l'Africain




Alain Quella-Villéger - René Caillé l'Africain

Je me suis laissé envouter par l'histoire de René Caillé cet explorateur français du début du XIVème siècle qui fut le premier occidental à revenir vivant de la cité mystérieuse de Tombouctou.
Etant plus ou moins tombé dans l'oubli, il est difficile de trouver ses écrits propres. D'ailleurs je suis toujours surpris qu'en bibliothèque, on trouve plus facilement (ou uniquement) des ouvrages qui parlent d'un auteur que ceux de l'auteur lui même.
Croyant louer "Journal d'un voyage à Temboctou et Jenné (...)"  j'ai bien du me rabattre sur cette biographie où il n'y que quelques citations de Caillé.
Mais il faut bien avouer que cet ouvrage est fortement documenté et précis (peut-être même trop pour le simple curieux que j'étais). Ces nombreux détails historiques m'ont peut-être lassé et cassé le rythme du récit mais sont sérieux et pointilleux. L'auteur tente de rétablir la vérité et séparer le bon grain de l'ivraie des nombreux textes qui ont été réécrits sur cette épopée centrafricaine.
Romans, fabulations et puis hommages posthumes se sont multipliés, reléguant parfois le vrai au placard. En effet depuis son décès en 1838, nombreuses ont été les instrumentalisations qui ont déformé ses desseins de simple explorateur. On a tenté de la porter aux nues du colonialisme français alors qu'il semblerait que seule sa curiosité l'ait poussé au voyage. Il n'était ni botaniste ni géographe, ce qui ne l' a pas empêché de rapporter plusieurs observations.
Sur fond de tensions entre Anglais et Français en 1816, sa première virée fait partie de la flottille dont un bateau entrera dans l'histoire avec le fameux naufrage de la Méduse.
Après plusieurs pérégrinations et problèmes de visa, il retourne en France. Plus déterminé que jamais, il repart pour le Sénégal en 1824, malgré sa peau un peu trop blanche qui va peu à peu se tanner par le soleil, il va se créer un personnage sous les traits d'un musulman en pèlerinage vers la Mecque. Il va donc apprendre l'arabe et se plonger dans la Coran histoire de passer un maximum inaperçu. Il va subir les humiliations, la faim et la soif, le scorbut tout au long de son périple pédestre tout en maintenant le cap de son but ultime: Tombouctou. Se joignant à diverses caravanes, puis remontant le Niger, il sera finalement fort déçu de cette ville déplorant tant de fantasmes réduits en cendres. Il ramènera quand même une première esquisse de l'architecture locale. Le nom de Caillée est associé à "La perle du désert" mais son parcours continue en traversant le Sahara, l'Atlas et ce pendant en tout presque deux années. Il atteint Tanger puis rentre en France fortement affaibli.
Il reçoit une récompense de 10 000 francs de la Société de Géographie puis sera ballotté entre les célébrations mondaines de Paris. Las, il s'établit dans sa région natale de Charente Maritime et fonde une famille et publie son journal de voyage. Jusqu'à la fin de sa vie, son désir de repartir ne le quittera jamais sans pouvoir l'assouvir.



 

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