Emil Cioran - Sur les cimes du désespoir
Lire du Cioran c'est prendre une bain de pessimisme extrême et de
nihilisme profond. Celui ci ne faillit pas à la règle et est son premier
ouvrage écrit à l'âge de 22 ans en 1934. On dirait pourtant le désabusement
d'un être qui a atteint la fin de sa vie tant on dirait qu'il a fait le tour de
la philosophie au point d'en devenir un anti-philosophe. Sa souffrance de
l'insomnie l'a conduit a rédiger ces textes courts qui ont pour thème le
désespoir, la tristesse, l'agonie, la mort, la folie, la solitude, le
renoncement, la morale...Dans son style qui tourne parfois à la masturbation
mentale, on plonge dans les démons qui le hantent et surtout tente de démontrer
l'absurdité de la vie. Cela tourne parfois au non sens et à de nombreuses
contradictions dans un tourbillon induit sans doute par l'accumulation du
manque de repos de l'esprit et du sommeil. On ne sort pas indemne de la lecture
d'un tel ouvrage (heureusement court d'un peu plus d'une centaine de pages) et
il va tellement loin dans la noirceur que ça en devient parfois drôle. Il vaut
mieux ne pas avoir penchant à la dépression au risque de s'enfoncer encore plus
profondément dans le tædium vitae.
C'est le quatrième opus de l'auteur que je lis après les titres évocateurs
comme "De l'inconvénient d'être né", "Précis de
décomposition" et "Syllogismes de l'amertume". Je ne peux
m'empêcher de me retrouver dans certaines de ses conceptions du monde et de la
vie.

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