Knut Hamsun - Faim
J'avais noté ce livre dans ma
liste de lecture en lisant Georges Picard et cet auteur norvégien est souvent
comparé à un Dostoïevski du Nord, Zola ou encore Kafka.
Ce roman autobiographique paru en 1890 raconte les débuts de la vie errante de
ce prix Nobel de littérature (en 1920) dans les rues de Christiania. A la fin
de sa vie malheureusement il s'est rapproché du IIIème Reich ce qui a
durablement terni sa réputation.
On pourrait dire qu'il ne se passe pas grand chose dans cette histoire assez
étrange qui a d'ailleurs fait l'objet d'adaptation théâtrale et
cinématographique. En effet le pauvre diable est de plus en plus acculé dans
son existence misérable par les revers de la vie où il tente de survivre en
croyant en son génie littéraire. Il s'enfonce de plus en plus dans les dettes
et la pauvreté en vivant d'expédients et en mettant ses objets personnels au
mont de piété. Il se berce d'illusions, de fantasmes et sombre de plus en plus
dans la folie accentuée par la faim qui le plonge irrémédiablement dans la
déchéance physique et mentale. Ce qui est dérangeant et irritant c'est que sa
fierté et son orgueil lui font agir de manière complètement illogique et
gaspiller stupidement ses maigres ressources. Ses velléités le font mentir et
se mentir à lui même de façon sincère pour reprendre ses propres mots. Vers la fin de l'ouvrage, on dirait qu'il a
un accès de lucidité sur ses mécanismes personnels toxiques et il va enfin
s'atteler un du concret pour tenter de se ressaisir.
On est vraiment dans un schéma de glissement dans la pauvreté extrême tout en
tentant de sauver les apparences qui mène au reniement de soi.

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