Arto Paasilinna - Le Cantique de
l'apocalypse joyeuse
C'est bien sur le titre qui m'a attiré mais aussi le fait que j'allais
gouter pour (je pense) la première fois à la littérature finnoise. Cet auteur
atypique se distingue par un ton de narration quelque peu rabelaisien qui met
de bonne humeur, cela m'a d'ailleurs fait un peu penser à ma maigre
connaissance de Thomas Pynchon avec son "Vente à la criée du lot 49"..
On sent bien que l'auteur vient d'un milieu forestier et agricole tant ce récit
est truffé de références et de précisions pastorales.
Ce roman paru en 1992 raconte l'histoire d'une sorte de communauté autonome qui
s'est fondée au départ par la construction d'une église en bois. C'était la
dernière volonté d'Asser Toropainen pourtant athée convaincu et grand bruleur
d'églises. Eemeli, son petit fils qui connaît les métiers de la construction et
du bois, sera en charge de créer la Fondation Funéraire éponyme de son
aïeul.
Soumis aux divers problèmes fonciers et ecclésiastiques dus à la légitimité
d'un tel édifice, l'épique équipe de bâtisseurs recevra le soutien
inattendu d'une communauté d'écolos qui
viendra faire barrière contre l'état. Petit à petit une véritable ville va se
constituer autour de ce projet en employant des modes ancestrales pour subvenir
à ses besoins. Un grand retour à la vie simple et libre, loin des tracas de la
ville, dans une autarcie harmonieuse.
Tandis que ce nouveau monde prospère, le reste de l'humanité au contraire
périclite, victime de sa soif de consommation et de guerres. Certains seront
tentés de rejoindre les rangs de cette joviale collectivité qui ne cesse de
croitre mais celle ci n'est quand même pas extensible à l'infini..
Comme titre, l'auteur n'aurait pas pu trouver mieux ! A conseiller donc pour
passer un chouette moment de lecture sur une forme rejet du monde actuel.




