Georges Perec - Un homme qui dort


Georges Perec - Un homme qui dort

Ambiance lourde dans ce non-roman paru en 1967 où l'auteur utilise la deuxième personne du singulier au présent ce qui crée comme un interpellation du lecteur. Des chapitres qui n'en sont pas vraiment avec pas mal d'énumérations racontent des bouts d'existence d'un jeune homme de 25 ans qui est spectateur de sa vie. Sa vie qui est plus une survie indifférente au monde qui l'entoure. La description de sa chambre minuscule qu'il perçoit, de ses sorties dans un monde gris dans lequel il est de plus en plus étranger nous fait sombrer avec lui dans ce flot du temps qui passe sur lequel il ne veut pas avoir de prise. Le train de la vie l'entraine dans sa banalité et son manque de sens le plus criant. Il n'a plus aucune volonté ni envie, il est le public passif sans émotions de quelques plaisirs que la société offre aux citoyens mais qui lui sont abstraits. 
Ce récit est aussi quelque peu autobiographique à un moment où Georges Perec a éprouvé une envie de disparaître du monde et d'errer. Il se fait plaisir aussi en détournant pas mal de citations d'autres auteurs en toute discrétion comme Kakfa, Melville, Sartre,  Breton...
A ne pas lire si on est déprimé sauf si on veut se voir dans un miroir fêlé.


 

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