Michel Tournier - Le médianoche amoureux




Michel Tournier - Le médianoche amoureux

Première pour moi de cet auteur français quelque peu controversé avec ce recueil sorti en 1989.
C'est une approche que j'ai trouvé originale pour une série de contes et nouvelles. La première appelée " Les amants taciturnes" nous introduit l'histoire du couple de Nadège et Yves sur fond de milieu marin normand avec une touche féministe et ce silence qui menace tout vieux couple qui ne trouve plus rien à se dire. Ils décident pour se séparer d'organiser un gueuleton de minuit avec tous leurs amis et leur annoncer leur séparation. Mais ceux ci vont se relayer toute la nuit pour raconter des histoires, ce sont bien sûr celles là qui vont suivre. A l'issue de cette courte nuit d'équinoxe d'été, il semblerait que "ce qui leur manquait en effet, c'était une maison de mots où habiter ensemble".
Variées sont ces histoires parfois très courtes, dualité et double ont leur place plusieurs fois, histoires de couples souvent illégitimes, vengeances, et même amours que la morale réprouverait.
Les conte et légendes sont plus présents vers la fin du livre avec des sortes de libres interprétations très bien narrées de mythes.
Il semblerait que l'auteur ait eu un penchant pour les jeunes enfants ... Fantasme de fiction malsain ou autobiographique? Il se justifie même comme victime du pouvoir de séduction d'un jeune éphèbe. Ces derniers d'ailleurs s'offrent véritablement à lui.
 Certaines révélations récentes affirment qu'il aurait fréquenté le réseau des hommes de la rue du Bac.

"L'évidente sagesse de ce père me réconfortait. Il savait que rien ne pouvait mieux aider son fils à entrer dans la vie qu'un protecteur européen auquel l'attacherait un contact physique. Merveilleux Islam, si éloigné du stupide fanatisme antisexuel de notre société occidentale".

Même si j'ai saisi un certain talent littéraire dans ce livre il me laisse toutefois un certain dégout bien que ce dérapage ne soit que minoritaire dans ces 20 histoires. Quand on referme le livre, on se demande même si l'on a pas fait un cauchemar.


 

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