Haroun Tazieff - Le gouffre de la Pierre Saint Martin





Haroun Tazieff - Le gouffre de la Pierre Saint Martin

L'auteur fut un personnage à la vie bien remplie et aux multiples casquettes: vulcanologue, ingénieur des mines, spéléologue, écrivain, cinéaste, homme politique; il est né russe, naturalisé belge puis français.


C'est ici son deuxième livre paru en 1952 où il raconte une épopée spéléologique de ce qui fut un moment la plus grande grotte du monde. Elle est située dans les Pyrénées à la frontière franco-espagnole.
Une équipe internationale de chercheurs et spéléologues se sont retrouvés à prospecter ce massif dans l'espoir d'y trouver un cours d'eau souterrain qui promettait d'être conséquent vu le débit de sa résurgence en bas. Les équipes de l'expédition 1951 et 1952 était sensiblement pareilles et étaient constituées de grands noms de cette époque riche en découverte: Cosyns, Labeyrie, Lépineux, Loubens... et Tazieff qui au fond est plus friand du grand air que des profondeurs obscures.
En 1951 c'est un peu l'euphorie puisqu'une équipe va descendre plusieurs gouffres dont une impressionnante verticale de + de 320m quasiment plein pot et constitue l'équipe de pointe. En surface, un treuil actionné par l'énergie humaine va permettre de descendre un à un les équipiers avec leur lourd matériel.  A l'époque n'existe pas encore toutes les techniques modernes de descendeurs etc ..


Tazieff sera assez bref sur cette première exploration en petit comité, mais se fendra toutefois d'une petite explication sur les formations karstiques ainsi que sur la formation des lapiaz. Avant Louis XIV les hauteurs étaient des forets verdoyantes qui ont été bucheronnées et descendues par des forçats pour la construction. Résultat: il s'en est suivi une belle érosion qui a ramené l'humus dans les vallées. Le pâturage a provoqué ensuite une totale mise à nu du milieu.
L'année 1952, un autre élan est mené qui n'est pas sans rappeler la réflexion du Bateau de Thésée pour cette fois aller encore plus loin dans la pointe avec une équipe solide et du meilleur matériel.
Max Cosyns met au point un nouveau treuil plus rapide actionné cette fois par un groupe électrogène. Il s'avérera que celui ci ne sera pas vraiment au point ...
Alors que l'équipe d'avant garde composée de Tazieff et Loubens redescend pleine de motivation, espoirs, ils entament la prospection là où elle avait été abandonnée l'année précédente mais cette fois avec un camp bien plus confortable. Après quelques jours passés au fond et avoir atteint plus de -500m, épuisé Loubens veut remonter à la surface et laisser à d'autres le privilège de la première pour la suite. C'est alors que le drame survient, alors qu'il est en pleine remontée le serre-câble casse et il fait une chute de plus de 10 mètres et vient se fracasser sur les roches. Ses compagnons tentent le tout pour le tout pour le sauver, mais ils sont bien impuissants sans matériel médical et aptitudes des premiers soins . S'en suit toute une opération de tentative de sauvetage qui met du temps mais qui ne pourra pas le sauver... Pour poursuivre la volonté de leur ami, l'équipe du fond ne ressortira pas sans avoir poussé jusqu'au bout de leurs possibilités l'exploration et atteindre la grande rivière après 10 jours passés sous terre. L'histoire prouvera pas la suite qu'ils n'auront pas atteints la fameuse salle de la Verna qui est la plus grande salle souterraine du monde visitable par le grand public actuellement. 

Cette affaire a fait grand bruit à l'époque et restera dans les annales de l'histoire de la spéléologie moderne.


 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire