Jean-Didier Urbain - Ethnologue, mais pas trop




Jean-Didier Urbain - Ethnologue, mais pas trop

Cet ethnologue français dont j'avais lu précédemment "Secrets de voyage", clarifie un peu les incompréhensions dont il a été victime lors de la sortie de cet ouvrage quelques années plus tôt.

Celui ci est daté de 2003 et fait en introduction écho à l'un des thèmes abordé: le voyageur secret.
L'essai est une vaste réflexion sur la position d'un ethnologue face à des sociétés éloignées voire passées et celles d'aujourd'hui et d'ici. Il oppose l'endotique à l'exotique.
Au regard de nombreux adeptes de l'incognito passés, les stratégies sont multiples pour se fondre dans le paysage et ainsi s'adonner aux observations sans interférences. Il y'a une série de nuances entre faire l'étranger ou se faire passer pour ce qu'on est pas.
Les grands préceptes de l'ethnologie préconisait d'étudier des peuples étrangers pour s'en émerveiller, et pour se comprendre soi-même sauf qu'au XXème siècle, il n'existe plus de "sauvages".
Les bouts de monde intacts n'existent plus à cause de la circulation généralisée, le tourisme démocratisé.
Sans les remettre en question en leur temps, les méthodes à papa de Claude Levis Strauss sont éculées aujourd'hui.
Pourquoi ne pas tenter d'observer en ethnologue ses voisins dans l'ici et maintenant? Mais il n'est pas simple d'avoir un regard étranger à sa propre culture, des détails qui nous sont si familiers nous échappent. Quand on consulte des observations extérieures à sa culture, on peut parfois être étonné. Les musts touristiques sont loin d'être représentatifs pour cerner une âme anthropologique. Certain(e)s se sont appliqués à étudier des niches comme le kitsh, les ascenseurs, les toilettes etc.
En termes d'observation de proximité, des auteurs comme La Bruyère, Voltaire, Montesquieu s'y sont essayé en usant de subterfuges littéraires.
Les références pleuvent et on progresse dans cet exposé avec l'auteur pour conclure que voyager ou observer et une état d'esprit et qu'il n'est donc pas exclusif au lointain. En guise d'épilogue, Jean Didier Urbain nous partage une expérience claustrophile dans les catacombes de Paris qu'il a lui même menée mais ne s'étendra pas dans les détails, car ce qu'il veut prouver c'est que l'aventure est à portée de main n'importe où.


 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire