Percy Bysshe Shelley - Eloge du
végétarisme
Court pamphlet peu connu du célèbre poète anglais paru dans
l'indifférence en 1813. Loin d'une quelconque rigueur scientifique ou
philosophique, il utilise la verve de sa vigoureuse jeunesse pour défendre son
rejet de la consommation carnée. Selon lui, elle serait source de toutes les
tares humaines. Bien qu'athée, il se base sur le mythe de Prométhée ainsi que
le péché originel pour justifier l'inéluctable dépravation de l'homme depuis
qu'il s'est fourvoyé à consommer de la chair. La consommation de boissons
alcoolisées aurait aussi les mêmes effets pervers.
Bien qu'on soit encore loin de l'horreur concentrationnaire des abattoirs
industriels, l'auteur trouve simplement inacceptable d'ôter une vie pour se
nourrir. De plus il souligne déjà l'aberration de gaspiller des surfaces
cultivables pour engraisser des animaux qui vont nous nourrir ensuite alors
qu'on peut très bien cultiver directement ce qui nous rassasie. Il prend
l'exemple de l'orang outan sensiblement pareil à nous et pourtant frugivore.
Rejet aussi de la cuisson des aliments. Il oublie quelque peu qu'il doit cuire
ses pommes de terres et ses petits pois... Pour avoir une longue vie saine,
rien de tel que "l'abstinence de toute substance ayant jadis vécu".
Sans doute n'est-il pas conscient que les végétaux sont aussi des êtres
vivants.
Rien de très solide niveau argumentation il faut l'avouer avec notre regard du
XXIème siècle mais qui semble être assez précurseur pour son époque.

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