Mariusz Wilk - Le journal d'un loup
Je ne comprends plus trop comment
ce livre s'est retrouvé dans ma liste de lecture, persuadé que ça venait
de Des Livres Rances, mais je n'en
retrouve pas trace, c'est pour dire ! Seule une note de référence de son nom
dans ma section Nature Writing...
Cet écrivain journaliste polonais a pas mal bourlingué surtout en Russie et
contrairement à certains auteurs de référence touristique qui se contentent de
lieux communs, il a passé plusieurs années au contact de la population locale. Pas
n'importe où en Russie, puisqu'il a jeté son dévolu en habitant six ans dans
les Iles Solovski en Mer Blanche. Sorte de microcosme qui après des traces des
peuples Sami, a abrité pendant des siècles un monastère monumental et le premier
modèle expérimental du goulag (SLON). Il a ainsi pu mieux cerner les mœurs, se
fondre dans le décor, tout en gardant une distance de par son statut
d'étranger. Ses observations, il les envoyait régulièrement à la revue
littéraire française Kultura des dissidents polonais. Ces notes constituent la
première partie du livre et courent de 1996 à 1998.
Elles s'enchainent de manière fluide alors qu'elles sont loin de tenir un cap
précis. Pour bien nous plonger dans l'ambiance et le vocable russe, des mots en
italiques rythment la narration et nous renvoient à un petit lexique en fin de
livre.
Facétie de l'auteur, dès les premières pages on est balloté de définition en
définition et on s'y perd un peu!
On va être confronté à l'histoire, au climat, à la géographie, aux saisons, à
la faune et la flore ,l'orthodoxie, la boue, la cuisine, aux détritus qui
s'entassent. A des rites funéraires, à l'alcoolisme omniprésent et puis surtout
la politique. La corruption, les idéaux communistes qui s'effritent, l'arrivée
du capitalisme qui met un peuple habitué à être chaperonné par un grand
timonier dans l'embarras. Son coté
insulaire coute trop d'argent pour maintenir son entretien et est délaissé des
pouvoirs, baigné dans la corruption et le racket, on récupère la moindre brique
et ferraille de l'empire rouge et puis plus rien ne bouge, on baigne dans
l'immobilisme dans un climat rude, la famine s'immisce, faute d'entretien, le
courant menace de cesser sa distribution, les canalisations de péter.
La deuxième partie date de 1995 et entremêle des bribes de notes et un voyage
en bateau et à pied que l'auteur a entrepris au delà du Cercle Polaire encore
plus au Nord. L'ombre des premiers explorateurs anglais du XVIème siècle plane
dans ce paysage fait de brouillard, de glace, balayé par les tempêtes. Il faut
parfois jouer au chat et à la souris avec l'armée qui guette qui n'a pas de
laissez-passer. La vodka est une obsession pour les rares pêcheurs qui peuplent
ces côtes et leur apporte leur seul illusoire réconfort.

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