Fiodor Dostoïevski - Le rêve de l'oncle
Retour à la littérature russe avec ce quatrième roman de l'auteur, premier rédigé après sa sortie du bagne et paru en 1859. La traduction est d'André Markowicz.
C'est une sorte de huis clos initialement prévu pour le théâtre où au final il ne se passe pas grand chose. J'ai eu un peu de mal au début à bien situer les personnages avec ces noms à rallonge à consonance russe et puis aussi parce qu'il y est employé des surnoms ou diminutifs sans toujours un rapport évident avec l'origine. La richesse du récit se trouve dans la psychologie de la principale protagoniste mais aussi du lyrisme de certaines scènes.
Maria Alexandrovna Moskaliova est une mère qui se veut prévenante pour sa fille Zinaïda Afanassievna, mais elle peut se montrer odieuse vipère... Toute le ville de Mordasov vit au rythme des ragots, commérages et autres indiscrétions. Les nouvelles se répandent comme des trainées de poudre à grand renfort d'écoute aux portes. L'arrivée du Prince K. dit "l'oncle" qui est un vieillard tellement apprêté va bouleverser les chaumières. Celui ci n'a plus toute sa tête et il use de tous les subterfuges pour paraitre présentable. Mais personne n'est dupe, surtout pas Maria Alexandrovna qui voit en lui un bon parti pour épouser sa fille. Elle va donc manipuler son monde pour arriver à ses fins en faisant preuve d'une grande éloquence, retombant toujours sur ses pattes. A la clé, bien sûr la fortune de l'Oncle qui a la santé fragile. Le grotesque atteint son comble dans ses argumentations qui rendent naïfs les plus circonspects. Zinaïda voudra bien satisfaire les appétits vénaux de sa mère mais à quel prix ? Cette machination tourne à la mascarade lorsque le village vient satisfaire sa soif de commérages et mettre du plomb dans l'aile dans les projets de Maria Alexandrovna. Tout cela n'est-il pas un rêve? Mais qui a rêvé?

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