Sarah Marquis - L'aventurière des
sables
Ce récit de 14 000 km à pied à
travers les déserts australiens fut publié en 2004 dans une relative
indifférence, aussi il a été retravaillé et est ressorti en 2018 alors que
l'auteure bénéficiait de plus de notoriété, mais aussi après avoir écrit
d'autres livres de marche aventureuse.
Ce qui change un peu des classiques récits de voyage, c'est qu'ici la
protagoniste est une femme et qu'en plus ses périples datent du XXIème siècle.
Dotée d'une véritable volonté d'acier mais aussi d'un amour inconditionnel pour
la nature, Sarah Maquis va murement préparer son long trek pendant des mois
pour préparer son corps à l'effort, la soif, la faim, mais aussi à porter un
sac de 30kg sur le dos. Grâce à son frère qui lui apportera une précieuse aide
logistique elle va donc se lancer dans cette marche au long court dans un
endroit hostile.
Pour ne pas lasser le lecteur, elle ne déballe pas un récit au jour le jour
surtout que son voyage a duré 17 mois...
Pour commencer, une courte autobiographie, mais aussi un rappel rapide et de
l'histoire atroce que les aborigènes ont
subi dès que l'homme blanc anglais s'est approprié cette terre qu'il
considérait comme vierge et disponible. Empoisonnements, pillage systématique
des nouveaux nés, les aborigènes ont longtemps été considérés comme des bêtes
et comme souvent en cas de colonisation, confiscation de leurs espaces de vie. On
peut parler de véritable génocide.
Le périple commence à Alice Springs et elle va faire une grande boucle horaire
au milieu de la plus grande île du monde. Elle décrit un peu la nature qui
l'entoure, mais aussi surtout son quotidien parfois intime. Elle expose ses
difficultés, les railleries des hommes dans les pubs perdus au milieu de nulle
part mais aussi ses joies. On se rend compte des difficultés supplémentaires
qui s'ajoutent à ce genre d'exploit précisément quand on est une femme.
Végétarienne, elle décide de chasser exceptionnellement pour survivre et
renouer avec des pratiques ancestrales de subsistance non sans une certaine
réticence. Sous parfois 50°C à l'ombre, c'est une lutte permanente contre la
déshydratation, elle doit souvent aller chiper de l'eau près des grands
troupeaux. Il faut aussi adapter sa progression et marcher de nuit pour éviter
la fournaise.
De rencontres il est aussi question, alors que parfois celles-ci s'avèrent
démontrer une fois de plus la bassesse de la race humaine, d'autres lui
apportent une profonde réflexion salvatrice. Elle fera aussi la rencontre et le
sauvetage d'un chien croisé avec un dingo qui ne la quittera plus. Ces
renouements avec la civilisation, elle ne les savourera qu'à doses
homéopathiques, sa soif de solitude et de vrai contact avec la nature seront
toujours plus forts.

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